À la veille de la saison LFB 2022-2023, le nouveau duo à la tête du coaching staff de l’ASVEL Féminin, David Gauthier (coach) et Yoann Cabioc’h (assistant coach), nous parlent de l’année à venir avec le club.
- Comment s’est déroulée votre arrivée au club ?
Yoann Cabioc’h : J’ai signé fin février pour quatre saisons. C’est Pierre Vincent qui m’avait contacté au mois de décembre pour être assistant. Ensuite, j’ai eu une entrevue en visioconférence avec les dirigeants de l’ASVEL où l’on m’a présenté le projet du club : gagner le championnat de France et rejouer en Euroleague le plus vite possible.
David Gauthier : Pour moi, ce fut particulier, car ce n’était pas prévu. J’étais tranquillement dans mon club lorsqu’il y a eu ce tremblement de terre dans le basket féminin : Pierre Vincent ne sera plus à la tête de l’ASVEL Féminin. J’ai souhaité d’abord savoir si le départ de Pierre était réel, parce qu’il était hors de question de postuler si ce n’était pas le cas. Tony Parker m’a confirmé son départ.
J’ai donc contacté le club pour postuler. Nous avons échangé durant plusieurs semaines. À l’issue de ces discussions, j’ai été engagé comme coach principal.
- Quel style de jeu souhaitez-vous instaurer au sein de cet effectif ?
DG : Au regard des qualités de cette équipe, il y a beaucoup de joueuses qui ont besoin de mettre du rythme, de courir, d’avoir une forme de liberté en première intention. L’idée, c’est d’essayer de développer cela, mais c’est un grand risque, parce que l’on peut s’exposer au jeu rapide adverse.
On souhaite aussi mettre une défense agressive pour toujours garder du rythme. Concernant la défense, j’ai confié plus de responsabilités à Yoann. Alors que moi, je vais me concentrer un peu plus sur le jeu offensif.
YC : Sur le plan défensif, l’objectif est de mettre de l’agressivité sur la balle, peu importe la situation de jeu, pour limiter la liberté au porteur de balle. Le second point, c’est de la collaboration pour pouvoir bien établir les responsabilités de chacune. Mais c’est aussi une mentalité à adopter, avec de la dureté, de l’intensité, être capable de se faire mal et de parfois faire mal pour être conquérant et récupérer le ballon. Enfin, le plus important va être la rigueur et la discipline, parce que défensivement, il y a des règles qui doivent être respectées par tout le monde, sans quoi, l’ensemble de l’équipe peut être mise en difficulté.
- Comment va s’établir la répartition du ballon et du jeu entre les joueuses ?
DG : Je dis toujours que ça ne sera pas une question de terrain cette équipe, mais d’état d’esprit. Il faudra être dans le sacrifice et dans le partage.
Les joueuses doivent savoir qu’elles peuvent avoir confiance les unes envers les autres. Si on parvient à mettre en place cet état d’esprit, elles accepteront d’avoir moins la balle. La plupart des joueuses de l’effectif serait dans le top 3 des leaders de beaucoup d’équipes en LFB. Sauf qu’aujourd’hui, elles jouent ensemble donc on ne peut pas avoir de leader unique. Chacune devra apporter ses qualités sur le terrain.
Si cet état d’esprit n’est pas accueilli et appliqué dans le groupe, cette saison sera vouée à l’échec.
- Comment gérez-vous les attentes autour du club pour cette nouvelle saison ?
DG : Pour moi, ce qui m’intéresse le plus, c’est le « process ». On a tous envie de gagner, mais le dire, ça ne sert à rien. Il faut mettre en place des choses à travers un long processus pour rendre cette équipe compétitive.
YC : La pression, c’est le challenge d’une vie d’entraîneur. L’objectif est de transformer la pression extérieure en motivation intrinsèque. On doit se mettre la pression sur ce que l’on doit réussir et non pas sur ce que l’environnement nous impose. Le jour où l’on est trop vulnérable à ça, on se concentre sur les mauvais objectifs.
- Quels sont les clés de ce début de saison ?
DG : Il faut que nos temps de travail soit très qualitatif, car on ne va pas en avoir beaucoup. Ce sont la qualité de nos séances, l’écoute des joueuses et la récupération qui seront les clés de cette entame de saison.
- Comment s’est passée votre première rencontre avec Julie Allemand cet été, en WNBA ?
YC : On avait une relation particulière, puisque je m’occupais du travail individuel des meneuses de jeu. On a pu nouer une relation de confiance et c’est forcément bénéfique pour la suite !
Source : LDLC ASVEL Féminin