Championne de France avec Bourges en LFB et en Coupe d’Europe, puis championne d’Europe et du monde en basket 3X3, Laetitia Guapo conclut la meilleure saison de sa carrière. La native de Clermont-Ferrand revient sur cette année historique !
Interview réalisée le 15 septembre 2022
Avez-vous eu le temps de vous remettre de vos émotions après cette médaille en Coupe d’Europe ?
Laetitia Guapo : Je ne pense pas être encore remise de cette victoire, car on enchaîne les tournois en ce moment. Nous n’avons pas vraiment le temps de réaliser. On a profité de la soirée puis, on est revenu en France quelques jours, avant de repartir pour les finales des Womens Series en Roumanie.
Comment gérez-vous la pression d’être Laetitia Guapo, notamment lors des compétitions internationales ?
Personnellement, je ne me prends pas trop la tête. Lorsque l’on arrive à ce niveau-là, notamment après notre médaille d’or en championnat du monde, on sait que tout le monde veut notre peau. Nous essayons juste d’être prête et de répondre du mieux possible sur le terrain avec combativité. De mon côté, cela commence avec la défense. Une fois que j’ai trouvé mon rythme en défense, j’ai plus de facilité à être efficace en attaque.
Avant le début de la compétition, nous sommes tous dans notre bulle, que ce soit les joueuses ou le staff. Il n’y a rien d’autre qui compte à ce moment-là.
Qu’est-ce que représente pour vous ce doublé historique en 3X3 ?
Ce doublé est la continuité de nos histoires respectives. Les quatre joueuses avec qui j’ai partagé la Coupe du Monde ou la Coupe d’Europe sont déterminées à remporter des titres. Je suis trop contente, en tant qu’ambassadrice de la discipline, de continuer d’écrire l’histoire à l’image de ce doublé historique. Je suis fière de cela.
Vous réalisez la meilleure saison de votre carrière avec cinq titres : la jeune Laetitia Guapo aurait-elle pu rêver d’une telle année ?
Je pense que si un jour, on m’avait dit que j’allais avoir cinq titres la même saison, je n’y aurais pas cru. Je ne savais même pas que cela était possible d’ailleurs (rire). Dans mon enfance, je rêvais plutôt d’une médaille olympique et non d’une saison avec cinq médailles.
🔸Numéro 4⃣ mondiale
— 3x3 FFBB (@3x3ffbb) September 22, 2022
🔸Championne du Monde en titre et MVP
🔸Championne d'Europe en titre
🔸Vainqueur de l'Open de France
Merci pour cet été historique, Laëtitia Guapo 💙 pic.twitter.com/77uBxvL69v
Votre expérience en 5X5 avec Bourges a-t-elle été utile en 3X3 ? Si oui, de quelle manière ?
Mon expérience avec Bourges a forcément été utile, car j’ai côtoyé au quotidien des filles expérimentées. J’ai pu observer comment elles géraient leurs efforts, match après match, et m’inspirer de leur persévérance. L’échec des Jeux Olympiques m’a aussi fait progresser. L’expérience d’un sport à l’autre m’aide, mais le parcours réalisé aussi.
Vous partagez la passion du 3X3 avec Franck Seguela. Cette relation vous aide-t-elle à progresser ?
Je me trouve très complémentaire avec Franck. Son soutien m’aide beaucoup, mais aussi les retours objectifs qu’il me fait lors des compétitions. Je ne dirai pas que c’est mon fan numéro 1, car mon père risque de mal le prendre ! Toutefois, je sais qu’il suit l’ensemble de mes matchs avec attention. Nous sommes vraiment là, l’un pour l’autre, pour se tirer vers le haut et atteindre nos objectifs.
Le parcours de l’Equipe de France aux Jeux Olympiques de Tokyo avait mis en lumière la discipline du 3X3. Avez-vous vu une nouvelle évolution dans la médiatisation de la pratique après cette saison remplie de victoires ?
Il est vrai qu’une étape supplémentaire a été franchie dans la médiatisation du 3X3 après notre victoire en Coupe du monde, que ce soit pour la discipline et pour nous, individuellement. On a reçu beaucoup de messages sur les réseaux sociaux. Il y a de plus en plus de monde qui commence à connaître le 3X3.
Nous avons aussi eu la Coupe d’Europe 2021 à Paris. Lors de cet événement, nous avons observé que le public français était passionné et présent. Nous observons un tournant dans la promotion du 3X3 depuis plusieurs mois, et c’est de bon augure pour l’avenir.
Comme vous l’avez précisé, la discipline du 3X3 prend de l’ampleur, et affiche à présent de beaux trophées dans son armoire : selon vous, quel chemin faut-il suivre pour poursuivre la promotion du 3X3 et définitivement mettre ce sport sur le devant de la scène ?
La médiatisation des compétitions sur des chaînes gratuites et en direct, de manière plus récurrente, serait génial pour la discipline. Parfois, nos matchs sont en double écran ou retransmis plus tard. Par ailleurs, il faut continuer d’organiser d’importants événements en France, à l’image des Jeux Olympiques. Ces manifestations vont aider à promouvoir le 3X3. Il faudrait aussi qu’au niveau local, chaque département, région ou comité continuent de développer des sections ou des tournois 3X3 afin d’initier les personnes à la discipline. Nous sommes sur la bonne voie, car il faut se rappeler que l’on part de loin.
Dans le journal « L’Équipe », vous indiquiez que vous avez privilégié l’Équipe de France 3X3 au 5X5 car vous avez suivi le choix du cœur. Pouvez-vous revenir sur cette décision et ce qu’elle représente pour vous ?
J’ai un objectif, et je fais tout pour l’atteindre. Le but est de remporter une médaille aux J.O. avec l’Équipe de France 3X3. Il faut redoubler d’effort, et poursuivre sur cette dynamique pour parvenir à cet objectif lors de Paris 2024. Par ailleurs, il est vrai que je ne peux pas prétendre à la même place en Équipe de France 3X3 qu’en 5X5. Je prends vraiment beaucoup de plaisir à jouer en 3X3. Je fais du 5X5 durant l’année, car il n’y a pas encore de 3X3 professionnel. Cependant, le jour où je pourrais faire le choix d’être pro dans cette discipline, je n’hésiterai pas. Je me trouve meilleure dans le basket 3X3 en raison de mes qualités et caractéristiques de basketteuse, sans parler de l’ambiance. Je suis amoureuse de ce sport, d’où le choix du cœur.
Qu’est-ce que représente pour vous ce rôle d’ambassadrice du basket 3X3 en France ?
Ce rôle m’est un peu tombé dessus en raison des résultats, notamment après mon statut de N°1 mondial en 2019. Je porte cette image avec fierté. Je suis très heureuse et je vais donner mon maximum pour développer le 3X3 en France et à l’étranger, mais aussi me construire en tant que femme par la discipline.
Source : 3X3FFBB – Twitter