La saison LFB débute ce soir pour les Lionnes avec une première confrontation face à Landerneau, au sein du gymnase de Mado Bonnet. Pour cette rentrée, BasketFLY revient avec Pierre Vincent et Paoline Salagnac sur l’été du club et les objectifs à venir pour cette saison.
Tout d’abord, comment s’est déroulé votre rentrée avec Lyon ?
Pierre Vincent : Mon arrivée s’est bien passée. Quand on rentre dans un nouveau programme, c’est toujours un peu compliqué parce qu’il faut s’adapter au nouvel environnement, faire connaissance avec les membres du club. Puis, sur le terrain, il faut rencontrer les joueuses que je ne connaissais pas personnellement afin d’apprendre sur leur personnalité et leur capacité à intégrer les informations. C’est une vraie évaluation et cela prend beaucoup de temps.
Que pensez-vous de l’arrivée de Pierre Vincent dans le coaching staff ?
Paoline Salagnac : Nous savons tous ce que Valéry à apporter au club, et nous serons éternellement reconnaissants. L’arrivée de Pierre insuffle une nouvelle dynamique et c’est ce qui était nécessaire au club. La collaboration avec les joueuses se passe très bien et j’espère que l’on va réaliser de très belles choses avec ce nouveau staff.
Quel style de jeu voulez-vous mettre en place avec cette équipe ?
PV : A mon avis, c’est une équipe qui est plutôt offensive. L’idée est d’utiliser leur capacité à créer un jeu assez ouvert. Avec l’arrivée d’Héléna (Ciak), j’ai du adapté mon plan de jeu même si dans la globalité, j’ai gardé les mêmes idées. Avant son recrutement, nous n’avions pas de poste 5, mais seulement des postes 4 qui pouvait s’écarter, tirer à 3 points. Forcément, on ne joue pas de la même manière lorsque l’on a un vrai poste 5 dans la raquette. De plus, nous avons eu trois semaines de préparation donc c’est un peu juste pour avoir un avis précis sur notre jeu. Surtout que l’on a réalisé des matchs contre des équipes qui n’était pas complète, de ce fait, on n’a pas de référence pour le moment.
Depuis le départ d’Alysha Clark, comment allez-vous vous adapter concernant la défense dans les ailes ?
PV : Individuellement, on a personne pour la remplacer. Il faut toutefois préciser que les filles ont joué une grande partie de la saison dernière sans elle, et elles ont su s’adapter en défense. Certes, on perd un vrai impact défensif, mais on gagne d’autres choses comme l’opportunité d’envoyer Joycte, ou encore de laisser la place à nos arrières qui sont capables de scorer à la fois de loin ou proche du cercle. Nous avons un potentiel offensif très intéressant. Cela fait des années que je n’ai pas eu une équipe aussi dangereuse en attaque.
L’absence de recrutement sur le poste 3 cet été va-t-il permettre à des joueuses comme Sara Chevaugeon, Dominique Malonga ou encore Juste Joycte de gagner plus de temps de jeu ?
PV : Je ne raisonne pas vraiment comme ça, car je ne considère pas qu’il y est des différences de niveau aussi important. L’idée est d’utiliser notre longueur de banc. Après, peut-être que la réalité de la compétition fera changer mon point de vue. Mais, je pense que l’on a 10 joueuses qui peuvent réellement jouer. C’est pour nous une vraie force, car on peut mettre une intensité supérieure, jouer plus sur les rotations. Quand on compare avec le plus haut niveau masculin, la plupart des grosses équipes jouent avec des effectifs profonds et de la rotation.
Aujourd’hui, l’un des secteurs où on est en difficulté, c’est le rebond, car athlétiquement, on est léger. L’enjeu du rebond est important parce qu’il détermine en grande partie le nombre de possessions que l’on va avoir dans le match.
Quel est votre avis sur le recrutement de cet été ?
PS : Nous avons une très belle équipe. Il y a deux belles joueuses qui reviennent au club en la présence de Julie Allemand et Héléna Ciak. Nous savons que cette aventure a commencé avec Julie, et nous sommes très heureux de la retrouver. On connaît touss ses qualités, ce qu’elle peut apporter dans le jeu et au collectif. Elle est un vrai atout pour nous. De plus, elle est très complémentaire d’Ingrid (Tanqueray) donc c’est un réel bonus pour l’équipe. Nous avons aussi accueilli Alexia Chartereau, MVP de la saison dernière. Elle va nous apporter cette efficacité et son expérience, car même si elle est encore jeune, elle a déjà vécu beaucoup de choses, que ce soit avec Bourges, ou avec l’Équipe de France. Héléna (Ciak) revient sans être vraiment parti (rire). On avait ce besoin dans la raquette, et nous sommes, une fois encore, très heureux qu’elle soit restée parmi nous.
Nous avons donc un groupe très complet, qui s’est vu renforcer avec l’arrivée de Dominique Malonga, une très jeune joueuse prometteuse. Elle va pouvoir prendre de l’expérience et progresser aux côtés de ses coéquipières, à l’instar de Juste Joycte.
Chacune vont apporter, à leur manière, au groupe, et c’est ce qui en fait sa force.
Comment s’est déroulé le recrutement d’Alexia Chartereau ?
PS : Alexia est une joueuse que l’on connaît et elle n’a plus rien à démontrer aujourd’hui. Elle peut être une véritable leader pour son équipe. Il y avait une volonté de notre part de se renforcer dans ce secteur. Nous avons eu la chance de pouvoir la recruter, surtout qu’elle s’engage avec nous alors que l’on ne joue pas l’EuroLeague cette année. Cela montre une volonté et une confiance dans le projet de la part d’Alexia, mais c’est aussi le cas de toutes les joueuses qui sont arrivées ou restées cet été.
Quel est votre avis sur ces premiers matchs de préparation ? Quelles conclusions pouvez-vous tirer ?
PV : Le rapport temps de travail sur l’aspect défensif est assez bon. Paradoxalement, je considère cet effectif plus offensif, mais nous avons eu plus de difficultés à travailler en attaque. Nous avons joué contre Fribourg, qui est une équipe de milieu de tableau en EuroLeague, sans Marine, sans Julie, sans Badou. Pourtant, on a mis 85 points. Cependant, dans la forme et la qualité d’expression, on doit faire mieux. Nous avons trouvé un style offensif qui semble convenir aux joueuses, avec un basket assez simple, mais pas forcément facile.
Parmi les Lionnes, plusieurs des joueuses ont eu un été chargé avec la Coupe d’Europe puis les J.O. : la fatigue a-t-il eu un impact important sur la préparation d’avant saison ?
PS : La reprise fut particulière, car elles ont été très sollicitées, notamment en raison de l’adrénaline que provoquent ces compétitions. Nous avons donc essayé d’organiser au mieux le retour pour leur laisser du temps de repos auprès de leurs proches. Il faut prendre en compte la fatigue physique des joueuses, mais aussi mentale. Nous espérons que cela va porter ces fruits dès samedi sur le terrain.
Quelles sont les objectifs pour cette saison 2021/2022 ?
PV : Lorsque l’on fait une compétition, c’est pour la gagner et on est armé pour la gagner. Le club est déçu de la saison précédente, qui a tout de même été touché par des blessures. Mais finalement, peu importe qu’il y ait des blessures, ce que l’on retient, c’est le résultat. À mon avis, il y a plusieurs bonnes équipes dans ce championnat donc la compétition pour le titre est très ouvert.
Nous allons jouer match par match et se concentrer sur chacun d’entre eux. On ne peut pas préparer un match en se disant que ça va être facile, car tout d’abord, ce n’est jamais le cas. De plus, quand on prend un match par le mauvais bout d’un point de vue engagement notamment, on ne revient pas dans la rencontre. Pour moi, l’objectif, c’est de gagner tous les matchs. Ça commence ce week-end, à domicile, face à Landerneau.
Quel est votre avis sur votre poule en Eurocup ?
PS : Je mentirai si j’affirmais que je connaissais toutes les équipes. Mais nous savons que l’EuroCup est une compétition relevée, avec un double rythme. Une phase de poule qui est plus abordable avec des équipes de niveaux différents. Puis, plus on avance dans la compétition, plus le niveau se ressert, car nous savons qu’il y a des grosses équipes qui font partie de cette EuroCup à l’image de Bourges et Valence. À nous d’utiliser chaque match pour progresser, travailler, trouver notre rythme et engranger de la confiance. Je pense que cette poule est largement à notre portée, mais encore faut-il être présent sur le terrain le jour J, car aucun match n’est facile à jouer. Nous avons l’envie de faire de belles choses au sein de cette EuroCup.