Formée dans la région AuRA, Marie-Eve Paget revient pour BasketFLY sur leur récente médaille de bronze à la Coupe d’Europe 3X3, qui se déroulait à Paris.
Comment allez-vous à la suite de cet été bien chargé entre les JO, la coupe d’Europe et la reprise des entraînements avec Basket Landes ?
Je suis un peu fatigué. Actuellement, l’enjeu pour moi est de prendre un maximum de temps pour me reposer et récupérer vite grâce aux séances de kiné ou de cryothérapie. J’ai de la chance, avec Basket Landes, d’avoir des coachs très à l’écoute. Elles n’hésitent pas à me proposer plus de temps de repos, en me conseillant, par exemple, d’éviter certaines séances de musculation si j’en ressens le besoin.
Qu’est-ce que cela fait de jouer sur l’esplanade du Trocadero, devant son public ainsi que la Tour Eiffel ?
Quand je suis arrivée pour la première fois sur le spot, devant la Tour Eiffel, j’étais comme une petite fille. En plus, cela faisait un an que l’on n’avait pas eu de public pour une compétition 3X3. On était hyper chanceuse et heureuse d’avoir des supporters français dans les tribunes.
Ce spot fait parti des meilleures sur lesquels j’ai pu jouer une compétition de 3X3 en raison de sa beauté, mais aussi de son côté insolite car ce n’est pas simple d’organiser un tel événement devant la Tour Eiffel.
Malheureusement, vous êtes stoppé en demi-finale par l’Espagne. Qu’est-ce qui vous a manquée pour remporter ce match selon vous ?
Nous avions ce match entre les mains, puis à un moment, les joueuses espagnoles ont pris feu. On n’a pas pu les stopper. De notre côté, nous ne sommes pas parvenus à continuer sur notre lancée. Il y a eu un renversement de situation, et on n’a pas réussi à faire face. Puis, on a commencé à faire des fautes sur la fin de la rencontre, ce qui leur a permis d’assurer des points faciles sur les lancers francs. C’est vraiment dommage, car nous avions cette demi-finale entre les mains. Maintenant, c’est le sport, c’est le 3X3, tous peut aller très vite.
Après la légère désillusion des J.O., vous parvenez à conquérir le bronze en Europe : Comment êtes-vous parvenu à vous remobiliser mentalement pour cette petite finale ?
Personnellement, ce fut très compliqué. J’avais l’impression de revivre les Jeux Olympiques. Je ne voulais pas repartir une nouvelle fois sans rien, car ça a été tellement douloureux. Puis, j’ai réussi à me remobiliser. Mes pensées sont de nouveau redevenues positives, et j’avais à cœur de ne pas partir sans médaille. Je pense que les filles étaient dans le même optique, car nous étions toutes déterminer à décrocher cette troisième place. On voulait le faire pour nous même, mais aussi et surtout pour le public, le staff, notre kiné qui n’était pas présent ainsi que toutes les personnes qui n’avaient pas la chance d’être à Paris, avec nous. Nous avions aussi la volonté de jouer contre les vice-championnes olympiques, même si ce n’était pas le même groupe.
Quelle est la valeur de cette médaille ?
Elle a une belle valeur ! Nous la savourons, car c’est la concrétisation de trois ans de travail, d’investissement et de sacrifice. Il y avait une certaine pression lors de cette Coupe d’Europe parce que nous étions devant notre public. Nous avions la volonté de réaliser un beau résultat pour continuer à promouvoir la discipline. Cette médaille apaise aussi la douleur que l’on a eue à Tokyo. Après ces J.O., on a conscience de la valeur d’une médaille de bronze.
Un avis sur le fait d’être élue parmi les trois meilleures joueuses de cette compétition ?
Vous savez, les distinctions individuelles, ce n’est pas ce que je regarde en premier, mais plutôt les performances collectives. Je suis tout de même heureuse de cette récompense, car c’est la première fois que ça m’arrive. Ça récompense aussi les efforts individuels que j’ai pu faire pour progresser. Il faut tout de même rappeler que si j’ai pu briller, c’est grâce à mes coéquipières. C’est bien de recevoir des distinctions individuelles, mais ce n’est pas ce qui m’importe.
Avez-vous remarqué une évolution de l’intérêt pour le basket 3X3 après les nombreux événements consacrés à cette discipline cet été, à l’image des JO et la Coupe d’Europe ?
Il y a pleins de personnes qui ont découvert ou redécouvert ce sport. Je pense vraiment que ç’a déclenché une ferveur pour cette discipline, car des personnes vont à présent suivre le 3X3, et pas seulement pour les JO. Dans l’imaginaire collectif, le 3X3 n’est plus un sport à découvrir, mais une discipline qu’ils ont découvert. Les Jeux Olympiques était la meilleure visibilité que l’on pouvait avoir pour le promouvoir. Cet intérêt, nous l’avons notamment observé individuellement sur nos réseaux, car nos nombres d’abonnés ont augmenté depuis cet été. Les personnes vont peut-être suivre à présent d’autres compétitions 3X3 comme celle des U18 et c’est réellement cool !
Quels sont les prochains objectifs avec l’équipe ?
Pour l’instant, on va se reposer et accuser le coup (rire). À chaque olympiade, c’est la fin d’un cycle. Au niveau de la Fédération, il y a des réunions avec les staffs pour savoir s’ils sont remaniés ou non, pour déterminer les prochains objectifs. Cela va nous permettre d’avoir une meilleure visibilité sur le futur. De plus, il y aura normalement des stages en février et en novembre, pendant les trêves internationales, pour se regrouper au niveau du 3X3. Le prochain événement sera alors en juin, pour la coupe du monde, qui aura lieu en Belgique. Mais pour le moment, il n’y a rien d’officiel. On se dirige vers un été similaire au précédent avec une coupe du monde, une coupe d’Europe ainsi que les Womens Series.