Officiel de la table de marque (OTM) au sein de la Ligue Auvergne Rhône-Alpes, Angeline Blot et Corinne Bernon ont officié lors de l’EuroBasket 2021 à Strasbourg. Elles nous racontent leur expérience lors de ce championnat européen.
Habitant à Clermont-Ferrand, Corinne Bernon est dans le milieu de la balle orange depuis l’âge de quatre ans et demi. Elle officie depuis maintenant 20 ans en tant qu’OTM haut niveau (HN) en Auvergne, mais aussi en tant qu’OTM FIBA. Par le passé, Corinne Bernon a déjà eu l’occasion de participer à des compétitions internationales comme lors des derniers TQO se déroulant à Bourges.
De son côté, Angeline Blot est originaire de Nancy et officie au sein de la Ligue AURA depuis 2016. Elle est devenue officielle à l’âge de 16 ans et a commencé en championnat dans les années 2000 avant devenir, en 2009, OTM HN. À l’instar de Corinne, Angeline Blot a aussi eu l’opportunité d’officier dans des compétitions internationales, notamment lors du championnat d’Europe 2015 à Lille ou des matchs de qualification de l’EDF, à Strasbourg et Nancy, en 2018.
Récemment, elles ont représenté la Ligue lors de la première phase de l’EuroBasket 2021, se déroulant à Strasbourg. Une annonce qui a rempli de joie Corinne Bernon :
Faire partie des 10 OTM à pouvoir officier lors de l’Euro a été une surprise, notamment lorsque l’on vient d’une région loin de tout comme l’Auvergne. Je suis très fière d’avoir représenté ma région qui est parfois oubliée, mais aussi mon club et ma ville.
Corinne Bernon
Une fierté partagée par Angeline Blot :
Je suis très heureuse d’avoir participé à l’Euro, surtout lorsque l’on sait que l’appel à candidature était très large. D’autant plus que ce sont des événements très rares, et on ne sait pas si l’on pourra en refaire un jour.
Angeline Blot
Cette occasion pourrait notamment se reproduire lors des prochains Jeux Olympiques qui auront lieu à Paris en 2024 comme le mentionne Angeline :
On ne peut pas prévoir ce qui se passera dans trois ans. Les JO restent une ligne directrice, mais je préfère profiter de chaque opportunité qui se présente à moi.
Angeline Blot
Au sein de cet EuroBasket, les OTM ont des rôles précis, alternant entre les postes d’aide marqueur, qui correspond à la saisie sur le tableau d’affichage, de marqueur DSS, qui s’occupe de faire la feuille de marque électronique de la FIBA ou encore de se charger du chronomètre de jeu et de tir. Afin de se préparer à exercer ces différentes fonctions, les OTM sont arrivés en avance dans le but de se familiariser avec la salle et le matériel.
On était tout d’abord quatre à faire partie du Test Game, qui consiste à découvrir la salle, le matériel et leur fonctionnement. Au sujet du matériel, j’ai pu officier avec le même lors des derniers événements à Roanne ou Vichy, donc je n’ai pas eu de problème.
Corinne Bernon.
Pour l’originaire de Nancy, cette découverte de nouveaux lieux est un plaisir « Personnellement, j’aime bien ce sentiment. Dans nos fonctions, ce qui est intéressant selon moi, c’est de sortir de notre zone de confort en se remettant en question ou en se préparant différemment à ce que l’on peut voir habituellement. »
L’OTM FIBA poursuit au sujet de son expérience durant ce championnat :
On était deux équipes de cinq lors de cette première phase. Le rythme était intense, car les deux équipes avaient deux matchs par jour. De plus, au vu de l’événement, il était parfois difficile de gérer cette pression psychologique parce qu’on n’avait pas le droit à l’erreur. Si on en faisait une, même minime, on avait pour objectif qu’elle ne prenne pas trop d’ampleur. Après les quarts de finales, nous avons reçu les félicitations de nos deux responsables nationaux pour notre travail. C’était très enrichissant d’avoir nos encadrants, Charles (Dupery) et Nathalie (Duparc), derrière nous pour nous soutenir. En conclusion, je mettrai vraiment l’accent sur le travail d’équipe qu’il y a eu durant tout ce championnat.
Une expérience incroyable qui suscite donc une certaine pression comme le précise Corinne Bernon :
En tant qu’OTM, on sait se remettre en question. Tous les matins, nous réalisions des séances vidéos pour analyser nos erreurs et trouver des solutions pour progresser. Le plus souvent, ces erreurs sont à la vue du public, mais pour nous, elles sont importantes. Avec mes collègues, on a essayé de progresser sur ces petits détails à chaque match.
Il y a tout de même une pression quand on avance vers les phases éliminatoires. Au sein de mon groupe, il y avait déjà des personnes avec qui j’avais officié comme Alain Ferrand du Lyonnais, Thierry et Charles qui font pas mal de match sur Bourges. Il y avait aussi Murielle qui officie à Strasbourg, et avec qui on n’avait pas l’habitude de travailler. Cependant, on a rapidement formé une équipe. Plus ont avancé dans le championnat, plus la confiance et le sentiment d’équipe se sont renforcés. Par exemple, on avait un cri de guerre avant chaque match pour se motiver (rire).
De plus, la FIBA nous regardait de loin, car, dans trois ans, il y a les JO 2024 à Paris. Nous étions bien conscients que cet événement pouvait cacher d’autres enjeux. Selon moi, et en raison des remarques de nos encadrants et des encouragements que l’on a reçus, on a été à la hauteur.
Toutefois, cette compétition a aussi permis le retour de l’euphorie du public dans les salles, comme le souligne Angeline Blot « C’était le petit truc en plus durant ce championnat. Depuis quelques semaines, le public revenait peu à peu dans les salles. Mais le fait de voir réuni les meilleures équipes européennes dans une ambiance pareille, après un an et demi sans public, c’était vraiment magique ».
Enfin, elle conclut sur l’importance d’accueillir une telle compétition en France : « Cela montre que la France est prête à recevoir ce type d’événement et qu’elle a la capacité de le faire en terme d’infrastructure et d’organisation. De nombreux bénévoles ont aussi aidé au bon fonctionnement de cet EuroBasket et c’est une très bonne chose pour le pays. »