Après deux saisons consécutives en Euroleague, les Lionnes finissent malheureusement leur aventure européenne aux portes du Final Four. L’occasion pour BasketFLY de revenir sur cette saison particulière avec l’arrière de LDLC Asvel Féminin, Sara Chevaugeon.
Cette interview a été réalisé par téléphone le 2 avril 2021.
- Comment allez-vous ?
Je vais bien ! Actuellement, nous enchaînons les déplacements, car nous avons reçu beaucoup de match à Mado Bonnet lors de la phase aller. Le rythme est assez élevé, mais nous avons la chance de pouvoir enchaîner les matchs, chose que l’on n’a pas eu souvent l’occasion de faire cette saison donc c’est plutôt agréable.
- Quel est votre avis sur le nouveau format proposé par l’Euroleague cette saison ?
C’est une bonne chose qu’ils aient trouvé une solution pour jouer l’Euroleague dans cet environnement de pandémie, même si ce n’est pas la réalité de la compétition. Après, il est vrai que durant nos semaines de « hub », on ne pouvait rien faire sur place. Nous étions seulement autorisés à être dans nos chambres d’hôtels ou à la salle. Dans cette situation, certaines journées étaient longues même si nous jouions trois matchs en une semaine. Finalement, on a pu jouer l’Euroleague et c’est le principal. C’était notre envie et nous avions peur que la saison soit annulée.
- Durant ces semaines de compétitions, avez-vous eu tout de même la possibilité de voir vos coéquipières en dehors des matchs ?
On était deux par chambre comme d’habitude, et on allait parfois dans les chambres de nos coéquipières, même si ce n’était pas autorisé. Un point que je trouve incohérent, car on vivait quotidiennement ensemble, que ce soit sur le terrain ou lors des tests. Le plus difficile était l’interdiction de sortir en dehors de l’hôtel, même pour aller se promener ou simplement prendre l’air.
- La notion de fatigue rentre-t-elle en jeu durant ces semaines de « hub » intenses ? Comment avez-vous réussi à la gérer ?
Forcément, on doit gérer au mieux notre corps, notamment lorsque l’on joue le mardi, le mercredi puis le vendredi. L’objectif est de bien récupérer et de ne pas trop tirer sur le temps de jeu des joueuses. Par exemple, durant ce genre de semaine, on ne s’entraîne pas énormément afin de conserver de l’énergie. On accumule bien sûr la fatigue, et c’est pour cela que la récupération est très importante pour rester en forme pour les matchs suivants.
- Durant toute cette saison d’Euroleague, vous avez joué uniquement à l’extérieur : cette situation a-t-elle eu un impact sur l’équipe ?
S’il y avait eu des supporters, ç’aurait eu un gros impact. Selon moi, et comme les salles étaient vides, la situation ne nous a pas vraiment impacté. Pour avoir joué à Sopron dans une salle pleine de supporters, l’ambiance est totalement différente. Bien sûr, j’aurais préféré faire les quarts de finals à Lyon, sur notre terrain, avec nos repères. Mais honnêtement, le fait de jouer à l’extérieur n’a pas changé grand-chose.
- Quelles ont été les raisons de votre première défaite face à Sopron ?
On a complètement explosé durant la rencontre. Nous n’avons pas répondu présent dans le duel physique. Nous avons tellement subi qu’inconsciemment, nous avons baissé la garde. De leur côté, Sopron a réalisé un excellent match avec un pourcentage au shoot incroyable. Ces deux éléments expliquent notre défaite.
- Quelles ont été les clés de votre victoire face à Sopron lors du deuxième match ?
Régulièrement, nous réalisons des retours vidéos de nos matchs. Lorsque l’on a visionné notre première rencontre face à Sopron, nos attitudes nous ont déplu. Durant toute la rencontre, on s’est fait maltraiter. Nous ne pouvions pas continuer ainsi lors du deuxième match. On y est donc allés le couteau entre les dents pour leur montrer que nous pouvions aussi donner des coups. Lors de la deuxième rencontre, Sopron n’a pas eu l’occasion d’imposer leur jeu comme lors de la première confrontation. Malheureusement, l’écart était trop important et on le regrette. On aurait dû limiter la casse lors du premier match pour espérer gagner au collavérage.
C’est un mélange d’émotions différentes, car on fait un très bon match et on bat Sopron, mais on se fait tout de même éliminer en quart de finale. Nous avons tous des regrets par rapport à ce premier match.
- Quelles sont les éléments qui vous manquent pour atteindre le Final Four la saison prochaine ?
Je pense qu’il ne nous manque pas grand-chose. Nous avons montré que l’on n’était pas un club novice en Euroleague, mais une grosse équipe. À présent, il faut que tout le monde y croie. Nous devons changer notre manière de pensée et assumer nos ambitions. Certes, face à des équipes comme Ekaterinburg, le budget des clubs rentre en compte. Cependant, on a complètement notre place en Euroleague, et on peut prétendre jouer le Final Four. Il ne faut pas avoir de doute là-dessus.
Cette défaite va nous servir de moteur pour la saison prochaine, mais aussi pour cette fin de saison. Aujourd’hui, on ne joue plus que sur un tableau, et on a envie de terminer fort.
- Quels sont les objectifs de cette fin de saison ?
L’objectif est de gagner le championnat de France. Il faut d’abord que l’on conserve notre seconde place pour être le mieux classé possible. Je pense que ça va être quasiment impossible de rattraper Bourges. Elles sont pour le moment invaincus et au regard du nombre de matchs qui reste, ça me paraît mathématiquement impossible. Notre but premier est de prendre match après match, et de se concentrer sur la victoire.