Enseignant en charge du basket universitaire à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 depuis 1998, Gilles Caron revient, pour Basketfly, sur l’importance et l’organisation du basket universitaire à Lyon.
Entraîneur de Nationale 2 à Nationale 4 masculine et féminine, en passant par les cadets France première division, sans oublier plusieurs collaborations avec la Ligue, Gilles Caron a porté plusieurs casquettes dans le milieu de la balle orange. Une expérience incroyable, à laquelle vient s’ajouter son statut d’enseignant en charge du haut niveau au sein de l’Université de Lyon (UDL). « Depuis trois ans, le basket universitaire lyonnais est devenu une association regroupant différents établissements : Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3 et l’université de Saint-Étienne. L’objectif de l’UDL est de réunir l’ensemble de ces universités à Lyon. L’association ne regroupe que les équipes évoluant en championnat de France au niveau Elite ou Nationale 2. »
Sportivement, le projet de regroupement de Lyon 1, Lyon 3 et Saint-Étienne a pu voir le jour comme le confirme Gilles Caron : « Nous avons constitué une équipe de 4 enseignants composée de Ludovic Gobert, Robert Cruder, Laurent Benitah et moi-même afin de gérer les six équipes féminines et les dix équipes masculines qui composent l’UDL. »
Une structure universitaire sur mesure
La fédération française du sport universitaire privilégie un système semblable, en certains points, à l’organisation américaine. « La France est découpée en quatre zones géographiques nommées : Conférence Nord-Est, Nord-Ouest, Sud-Est et Sud-Ouest. À la fin de la saison régulière, les deux premiers de chaque conférence s’affrontent, puis les quatre vainqueurs sont qualifiés pour un tournoi national afin de déterminer le champion universitaire. »
Une organisation qui est en continuelle recherche de perfectionnement. « Environ tous les trois ans, il y a des changements , avec des expérimentations. Notre problématique est de trouver une formule qui soit à la fois viable sur le plan sportif et économique. Par exemple, le choix des conférences a diminué le coût important que peuvent engendrer les déplacements des équipes à travers le pays. »
Lyon, au sommet du basket universitaire français
Historiquement, les universités lyonnaises ont toujours performé dans le basket, et surtout au niveau du basket féminin.
Depuis la création de l’UDL, les universités de Lyon ont su réunir leur force pour obtenir des titres ou se maintenir à un très haut niveau de performance. « Nous nous retrouvons régulièrement sur le podium des meilleures équipes françaises. Nous avons gagné en qualité, ce qui n’est pas étonnant au vu du niveau des sportifs sur le bassin lyonnais, mais aussi dans les villes voisines comme Saint-Étienne, Roanne et Bourg-en-Bresse. Nous possédons un réservoir magnifique dans la région. »
Ses performances sont le résultat d’aménagements proposés par les universités, mais aussi de leur recrutement. « Les sportifs de haut niveau peuvent bénéficier d’un emploi du temps adapté aux contraintes des entrainements et des matchs. De plus, les compétitions universitaires sont organisées à la fin des championnats fédéraux et des espoirs afin d’assurer la disponibilité des étudiants. Quant au recrutement, nous travaillons en collaboration avec les centres de formation ainsi que les grands clubs professionnels de la région comme LDLC Asvel Féminin. »
Une crise sanitaire destructrice
La crise sanitaire provoquée par la Covid-19 a créé un réel danger comme l’explique Gilles Caron. « Depuis maintenant un an, le basket universitaire est en stand-by. Notre sport et la fédération sont en danger, car l’organisation des championnats, à la fois académiques et nationaux, constituent le fonds de commerce. En l’absence d’activité, pas de licenciés, et par conséquent, pas de ressource. »
Pour preuve, le nombre de licenciées féminines a fortement diminué. Il est passé de 88 à 52 en seulement une année à l’UDL. Au niveau régional, il a chuté de 1547 à 1163 au cours de l’année 2020. « Dans l’incertitude actuelle, il est compliqué de demander aux étudiants de prendre une licence alors qu’aucune activité n’est réalisable. Nous espérons obtenir de nouvelles informations afin d’avoir une vision plus claire sur les mois à venir. Si nous n’en obtenons pas avant la fin du mois de février, les championnats universitaires seront une nouvelle fois mort-né. »