Thimothé Vergiat et Thibault Desseignet sont tous deux formés dans le Lyonnais et sont passés par le Pôle Espoirs de la Ligue. En décembre, à l’issue d’une compétition maitrisée (0 défaite), les deux joueurs et leurs coéquipiers sont sacrés Champions d’Europe. Retour sur cet événement exceptionnel avec une interview croisée des deux jeunes basketteurs.

Alors, qu’est-ce que ça fait d’être champion d’Europe ?
Timothé Vergiat (TV) : C’est le bonheur en fait. On se sent… C’est une sorte de récompense, tu ne réalises pas trop sur le moment. Vu que la France ne le fait pas souvent, c’est quelque chose d’historique et c’était un honneur de donner ça pour son pays.
Thibault Desseignet (TD) : Ca a été quelque chose de grandiose ! Déjà de participer au championnat d’Europe, c’était quelque chose parce que je l’attendais depuis un moment. Et puis de soulever le trophée… c’était encore plus magique. Surtout avec le beau maillot des Bleus ! C’était un des plus beaux moments que j’ai vécus depuis que je joue au Basket.
D’autant plus que j’avais eu un été compliqué : pendant la prépa j’avais connu deux-trois blessures. Comme il a été repoussé j’ai eu un peu de chance (NDLR : le championnat d’Europe a été repoussé à décembre à cause des attentats en Turquie). Étant donné que c’était décalé on ne savait pas quels joueurs allaient venir c’était particulier. On a fait une petite préparation en décembre, on a été un peu bousculé… mais faut croire que ça ne nous a pas trop dérangé ! (rires)
C’est la quatrième fois que les Bleuets remportent l’Euro U18. La dernière fois remontait à 2006 lorsque Batum avait été élu MVP ! Est-ce le signe d’une génération dorée ?
TV : Quand on regarde les équipes qui ont été championnes, il y a une bonne partie des joueurs qui ont été en équipe de France A. Forcément on se dit qu’il y a certains d’entre nous qui la rejoindront. C’est ce que nous avait dit le DTN; il nous expliquait que l’objectif était Paris 2024 et qu’on serait les prochains à pouvoir postuler pour cette équipe là.
TD : C’est vrai qu’on se projette un peu avec les JO en 2024 et c’est un rêve, bien sûr. Mais c’est loin pour l’instant ! J’aimerais tester le championnat du monde, le championnat d’Europe pourquoi pas avec les U20. C’est loin mais tout le monde y pense très fort !
Les U18 ont vraiment 2 purs phénomènes !!! Le futur se porte très bien 🇫🇷🇫🇷🏀🏀
— Nicolas Batum (@nicolas88batum) 22 décembre 2016
TV : C’est vrai que Thibault je le connais bien, c’est un de mes meilleurs amis depuis que je suis tout petit. Ça faisait bizarre de rejouer ensemble alors que ça faisait 3 ans qu’on s’était un peu quitté. On a commencé à jouer ensemble en benjamins, ensuite au Pôle Espoirs du Lyonnais puis en sélections en minimes etc. donc ça faisait bizarre de se retrouver sous le même maillot France. Ça rajoutait encore du plaisir dans l’équipe, déjà qu’il y avait une bonne ambiance ! Le résultat passe par une bonne entente dans le groupe et c’est le cas de l’équipe cette année.
TD : On se connaît déjà pratiquement tous parce qu’on avait joué les uns contre les autres ou ensemble plus jeunes. Tout le monde était sympa, il y avait une bonne ambiance avec les coachs aussi. Quand on a reçu la convocation, la première chose qu’on a fait avec Timothé c’est de s’appeler. Ça faisait un moment qu’on voulait le faire ensemble et d’avoir un titre tous les deux c’était encore plus émouvant.
Moi accro au basket….noooon!! On supporte la relève!! 💪💪💪!! #🇫🇷 #Euroleague #FIBAU18Europe pic.twitter.com/o1xhdmg8l8
— Diot Antoine (@DiotAntoine) 21 décembre 2016
Timothé, tu étais champion U16 il y a deux ans (aux côtés d’Hugo Blanc de la Chorale de Roanne). Ce titre a t-il la même saveur pour toi ?
TV : En U16 on n’était vraiment pas attendus, on avait fait une préparation moyenne alors que là on était dans les favoris. On était champions en titre donc un statut à défendre. Toutes les équipes voulaient nous battre et on est toujours invaincus en championnat d’Europe ! Cette génération c’est 15 victoires et 0 défaite. Après il y a le contexte du milieu d’année, c’était au moins de décembre donc on n’avait pas de préparation. Mais c’est toujours le même plaisir !

Thibault, tu évolues en Pro B sous les couleurs de la JL Bourg. Le niveau est-il comparable avec un championnat d’Europe ?
TD : C’est compliqué à comparer parce que le niveau physique est un peu moins élevé au championnat d’Europe alors qu’en Pro B il y a des joueurs beaucoup plus costauds et âgés. Mais le niveau baskettement parlant n’est pas loin d’être le même. Sur la qualité de jeu, de certains tireurs, meneurs, la vision et la vitesse de jeu se rapprochent vraiment du niveau professionnel.
Quel est votre objectif professionnel à court et moyen terme ?
TV : Il reste encore la moitié de saison donc on verra (NDLR : Timothé évolue en espoirs à Hyères-Toulon). L’année prochaine j’aimerais bien connaître la Pro B ou la NM1. Là j’ai fait une année en espoirs, j’aimerais connaitre autre chose mais cela dépend de mes performances, de comment ça se passe. J’ai encore du temps devant moi.
TD : Nous l’objectif c’est la montée en Pro A, depuis déjà un moment (NDLR : Thibault évolue sous les couleurs de la JL Bourg). On n’y est pas arrivés la saison dernière, j’espère qu’on va pouvoir le faire cette année. Pour l’instant on est passés devant Fos donc on espère maintenir cette place le plus longtemps possible. L’accession en Pro A serait un bon moyen de me perfectionner.
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui veut suivre tes pas ?
TV : Il faut d’abord être prêt à faire des sacrifices, être motivé pour faire ça. C’est des moments de plaisir mais souvent de souffrance aussi. Il ne faut pas oublier que c’est un sport donc il faut se faire plaisir avant tout !
TD : Le travail. Travailler, être concentré. Faire les bons choix, écouter les bonnes personnes et puis prendre du plaisir surtout. C’est le plus important !
