A l’occasion de la venue de l’Équipe de France Féminine à Lyon pour sa préparation à l’EuroBasket, Ana Cata-Chitiga a pris le temps de répondre à nos questions en toute décontraction.
Vous allez disputer le 1° tour de l’EuroBasket en Roumanie, d’où vous êtes originaire. Cela vous procure-t-il une émotion particulière ?
Il faut avant tout que je fasse partie de l’équipe ! Mais c’est vrai que l’histoire serait très belle car je suis née en Roumanie. Il y aura forcément beaucoup d’émotion car je connais la langue, la culture et des souvenirs vont revenir même si cela fait très longtemps que je suis en France et que je joue pour l’EdF.
Pouvez-vous nous parler du basket roumain (niveau de jeu, culture) ?
Je vous avoue que je ne le suis pas forcément de manière très intense. C’est un basket qui commence à se développer avec des clubs féminins qui disputent l’Euroleague ou l’EuroCup. Cela démontre quand même une belle évolution. Des nouvelles enceintes et structures sont construites afin de mettre les joueurs et joueuses dans les meilleures conditions.
Comment êtes-vous arrivée en France ? Pouvez-vous nous détailler vos débuts dans le basket ?
Je suis arrivée en France à l’âge de 5 ans et demi. J’ai d’abord commencé par la gym mais j’étais un petit peu trop grande (rires) puis je me suis dirigée vers le basket à l’âge de 9 ans.
Vous revenez à Roanne à l’occasion du match de préparation contre la Grande Bretagne. C’est un retour par la grande porte avec le maillot tricolore !
C’est ma ville ! Je connais bien la salle, mes parents vivent encore ici donc dès que je reviens je retrouve toute ma famille, mes amis, les anciennes joueuses avec lesquelles j’évoluais, ce qui me fait énormément plaisir.
Le mondial 2014 était votre première compétition officielle sous le maillot de l’Equipe de France. Comment l’avez-vous abordé et qu’en retenez-vous ?
C’était une très belle expérience bien sûr même si le résultat que nous avons obtenu n’était pas forcément celui qui était attendu. J’étais novice, même en jeunes je n’avais pas disputé de championnat du monde. C’est impressionnant car tu évolues face à des équipes que tu n’as pas l’habitude d’affronter régulièrement comme par exemple les Etats-Unis.
J’ai abordé ce championnat du monde sans stress particulier car je pense que face à des équipes et joueuses talentueuses, il ne faut pas que tu sois stressée. C’est dans ces cas là que tu commets des erreurs. Je me suis dit que je n’avais rien à perdre et qu’il fallait que je donne le meilleur de moi-même.
Pour ceux et celles qui ne vous connaitraient pas, quel type de joueuse êtes-vous sur le terrain ? Pouvez-vous nous décrire votre jeu ?
Je suis une 4/5. Je n’ai pas de poste bien défini. Je ne suis pas la meilleure 4, je ne suis pas la meilleure 5 mais je sais faire un petit peu les 2 ! (rires) Je développe mon shoot près du panier, face au cercle et j’essaie de ne jamais rien lâcher sur le terrain !
Comment se passent ces retrouvailles avec l’Equipe de France ?
Super ! Il y a une bonne entente dans le groupe, on est vraiment toutes contentes de se retrouver. C’est bien quand cela se passe comme ça car les conditions de travail sont bien plus faciles quand il y a une bonne humeur et atmosphère. Maintenant on sait pourquoi on est là, on sait aussi qu’il va y avoir une sélection au bout mais pour l’instant c’est assez détendu et c’est important pour tout le monde.
La conquête du titre de Championne d’Europe vous offrirait une qualification directe pour les JO de Rio en 2016. Est-ce votre objectif ? Quels adversaires redoutez-vous le plus ?
Le titre est notre objectif premier. Après, il ne faut pas viser que le titre car une place dans le top 5 nous offrirait un billet pour le tournoi qualificatif aux JO. Il faut faire attention et ne pas se mettre trop de pression car c’est le meilleur moyen de ne pas atteindre nos objectifs. Il faut prendre les matchs les uns après les autres.
Concernant les équipes européennes que nous redoutons particulièrement, il y a bien évidemment la Turquie contre qui nous avions perdu au mondial l’année dernière, l’Espagne qui est vice-championne du monde, la Russie qui évolue avec de grandes joueuses, talentueuses et adroites et encore beaucoup d’autres nations dangereuses qui ont naturalisé des américaines. Il ne faut surtout pas se dire que nous sommes au-dessus car ce serait une erreur de notre part. Il faut faire attention à tout le monde et ne pas laisser de côté un match en se surestimant.
Quels conseils donneriez-vous à de jeunes basketteurs et basketteuses qui rêvent de vivre une carrière comme la vôtre ?
Le travail ! Tout passe par le travail, la rigueur et la discipline. Qu’on le veuille ou non, ce sont les clés de la réussite. Il faut toujours écouter les conseils des coachs et avoir une bonne attitude sur le terrain. D’autre part, il ne faut pas attendre que les gens viennent vous chercher, il faut montrer qu’on a l’envie et les capacités pour réussir. Il ne faut pas se chercher des excuses, au contraire, il faut se mettre au travail et tout faire pour s’améliorer chaque jour !